Super 8 de J.J. Abrams
J.J. Abrams : le nouveau Steven Spielberg ???
C’est un peu le défi de ce Super 8 réalisé par le premier et adoubé par le second. Film hommage au cinéma des années 80, archi référencé E.T. (réalisé par Spielberg) ou les Goonies (produit par Spielberg), J.J. Abrams se rêve en résurrecteur d’un cinéma disparu mais tellement kiffant. Et tout les codes sont repris : enfance tourmentés, conflits familiaux qui se résoudront à travers le prisme du fantastique, monstre invisible, suspense, « horreur » light, happy end…
Mais ce qui fonctionnait il y a 30 ans est-il encore d’actualité ? Sur la papier, pourquoi pas, dans ce film, pas vraiment ! Pourtant on ne s’ennuie pas une minute, la réalisation est honnête, le monstre attise la curiosité, les acteurs se défendent très bien, la palme revenant à Elle Fanning (Babel de Inaritu et Benjamin Button de Fincher), la petite sœur de Dakota (La Guerre des Mondes de Spielberg), comme quoi le talent, ça peut être de famille…
Alors quoi ?? La réponse dans les 5 dernières minutes du film.
Le monstre est dévoilé et déçoit, on n’a aucune empathie avec lui et le dénouement personnel du jeune héros est sacrément gnangnan. Autant le final d’E.T. était bouleversant et transformait les cinémas en torrents de larmes autant celui là ne l’est pas du tout et dérange même par tant de symbolique haut les coeurs !
Super 8 reste quand même un bon film, agréable à regarder, mais il faut bien se rendre compte à l’évidence que J.J. Abrams n’est pas Steven Spielberg et ne le sera sans doute jamais. On sent pourtant chez lui une envie de surprendre et d’innover comme le montre sa filmographie (créateur de Lost, producteur de Cloverfield, réalisateur de Star Trek). Ses références sont nombreuses et variées mais ce jeune réalisateur (Super 8 est son troisième film seulement) n’a pas encore trouvé sa propre identité ni le chemin du chef d’œuvre…