The Artist de Michel Hazanavicius

Publié le par arobbase

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technique : 5/5

plaisir de spectateur :3,5/5

plaisir de cinéphile : 5/5

 

Michel Hazanavicius continue son exploration du cinéma passé. Après avoir prit part au grand détournement La Classe Américaine, véritable hommage hilarant à l’âge d’or du cinéma américain, puis en s’essayant à la comédie d’espionnage des années 70 avec les deux OSS 117, le réalisateur français remonte le temps encore plus loin vers le cinéma muet des années 20. Et autant vous le dire tout de suite : quel régal…

Alors certes, l’histoire est assez classique, le film peut paraître un peu long, mais c’est bien tout ce que l’on peut reprocher à The Artist. Pour le reste, c’est un sans faute.

En suivant la chute d’un acteur orgueilleux et dépassé par l’arrivée du cinéma parlant, Michel Hazanavicius refait, au sens le plus strict du terme, un film des années 20. Image au format 4/3, décors, costumes, musique narrative, jeux d’ombres, cartons de dialogue, figuration,  absolument tout semble ressurgir de cette époque.

Et là où The Artist frappe très fort, c’est dans son casting qui est juste parfait. Mais quand je dis parfait, c’est véritablement parfait. Alors on le savait, Jean Dujardin est capable de tout, même de se confronter aux fantômes de Gene Kelly et Clark Gable. Sa prestation est tellement aboutie, dans ses expressions, ses gestes, son aisance naturelle que ce rôle lui a value le prix d’interprétation masculine à Cannes. Et c’est bien dommage que sa partenaire ne l’ait pas eu aussi, car Bérénice Béjo lui tient la dragée haute. Elle n’a sans doute jamais été aussi éblouissante et charmante sur grand écran. Chacune de ses apparitions est un enchantement surtout lorsqu’elle esquisse quelques pas de danse… Même le chien de cet Artist aurait mérité un prix, suivant son maître partout, se cachant les yeux quand il ne veut pas voir ou faisant le mort à chaque vrai/faux coup de feu.

La cerise sur le gâteau nous est offerte par le casting américain. Voir nos deux frenchis face à John Goodman (Barton Fink, The Big Lebowski, Speed Racer…), James Cromwell (L.A. Confidential, La Ligne Verte…), ou encore Malcolm McDowell (LE Alex de Orange Mécanique) est tellement jouissif.

Et c’est dans ces petits détails qu’on se rend compte le combat qu’à du être le montage financier de ce film. Imposer un genre d’un autre temps à l’époque d’Avatar et de Tintin relève sans doute de la folie. Mais en arrivant à convaincre la Warner, tout en imposant des premiers rôles français, Michel Hazanavicius a réussit haut la main un véritable miracle. Chapeau l’artiste !!

Publié dans Avis Ciné

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