Blockbuster is dead

Publié le par arobbase

Transformers 4Transformers : l’âge de l’extinction porte terriblement bien son nom. Michael Bay, dans ce quatrième épisode de sa rutilante franchise enterre une certaine manière de faire du film à grand spectacle. Après 3 premiers épisodes oubliables et la surprise Pain and Gain (où Bay dresse un portrait violent et décérébré de l’Amérique d’aujourd’hui), le réalisateur ne se cache plus : it’s not a big deal, it’s just business ! Vous me direz que la plupart des gros films sont depuis belle lurette des produits marquetés et vous avez raison. On peut aussi penser aux films moins bling-bling mais tout aussi putassier (et souvent américains) qui sévissent depuis Paranormal Activity, fabriqués avec quelques millions de dollars et faisant tomber le jackpot quasiment à chaque coût (The Purge, The Conjuring, Insidious). La différence avec Transformers 4, c’est que ce dernier ne se cache plus derrière le septième art. En fait, il ne s’agit plus vraiment de cinéma ici, mais de produit audiovisuel ultime mêlant pub, clip, cinéma, jeux vidéos, et j’en passe. Michael Bay, définitivement le King of Pop de l’image et du son, pompe sans aucun remord les images que nos rétines ont encaissées ces 20 dernières années. Prenez MTV, Youtube, la réal TV, les chaines d’info en continue, dépouillez ensuite Starwars, Matrix, Alien, Armageddon (ultime plan du film comme un auto-clin d’oeil gros comme un vaisseau spatial qui décolle), les western spaghettis, le cinéma de Hong-Kong puis mélangez bien pour obtenir une bouillie audiovisuelle. Sauf que le chef Bay est un génie capable d’assembler ce merdier pour en faire une oeuvre incroyable. Vous pouvez ranger votre cerveau, il ne sert à rien sauf à comprendre qu’il n’y à rien à comprendre durant ces 2h45 d’orgie audiovisuelle et de placements de produits. On en prend plein la gueule et c’est là le but du film !! D’ailleurs le personnage de Mark Walhberg explique à Optimus Prime que faire du business, ça peut avoir du bon, preuve de la totale décomplexion des producteurs du film. Le message est ici : « on fait du fric mais on se fout pas de votre gueule ». Et ce n’est pas faux tellement le film est impressionnant et sans aucun temps mort (c’est même épuisant). Pour enfoncer le clou, le film s’ouvre aux nouveaux marchés avec pour cible numéro 1, la Chine. Ainsi une grosse partie du film se passe de l’autre côté de l’océan pacifique, intégrant robots-samourais-dinosaures (???!!!!!!) et code d’honneur. Le résultat est une mission totalement accomplie puisque (pour la première fois de l’histoire du blockbuster américain) Transformers 4 récolte plus d’argent sur le sol chinois qu’aux USA !!! Le Blockbuster est mort, vive le Pornbuster mondialisé… 

Publié dans Avis Ciné

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