Polisse de Maïwenn

Publié le par arobbase

 

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Joey Starr en flic sensible au grand cœur ! L’idée peut faire sourire mais Maïwenn tente le coup pour son troisième film Polisse et offre à l’ex membre du duo NTM un rôle à l’opposé de son image sulfureuse. Et le rappeur s’en tire bien… très bien même. A l’image du casting tout entier d’ailleurs : Karin Viard (avec qui je me suis réconcilié pour l’occasion), Marina Foïs, Nicolas Duvauchelle, Frédéric Pierrot… Tous impeccable, même Jérémie Elkaïm.

Mais si on devait décerner un prix au casting, il reviendrait (et c’est hyper rare chez nous en France) à tous les enfants qui jouent dans ce film, avec mention spécial à ce petit africain qui vous fera pleurer tellement il est bouleversant. Et pourtant il joue lui aussi !!

Maïwenn l’avait déjà prouvé dans Le Bal des Actrices : elle est une directrice d'acteurs incroyablement douée. Peut être parce qu’elle arpente les plateaux depuis l’âge de 4 ans, forcée et contrainte par sa mère. Car les premières années de cette jeune réalisatrice (35 ans) ne furent pas facile et c’est sans doute pour cela que Polisse est déjà son deuxième film, après le douloureux Pardonnez-moi, évoquant l’enfance maltraitée.

Cette fois-ci elle nous livre une chronique de la BPM (Brigade de Protection des Mineurs) de Paris. Ce quotidien est dur, les propos sont crus, souvent choquant et on touche ici à l’innocence même : ces flics sont confrontés aux viols, aux coups, aux abandons, à l’exploitation des plus jeunes et leurs vies en sont logiquement affectées. Celle qui incarnait la Diva Plavalaguna dans le Cinquième Elément de Besson trouve ici le ton juste, essaye de distiller un peu d’humour au milieu de cette misère, sans tomber dans le pathos en utilisant son style maintenant caractéristique du pseudo-documentaire. Et l’ensemble est réussi : on vit avec cette brigade, on prend conscience de cette réalité qui fait mal, on essaye de trouver un peu de joie, de légèreté. Mais ces hommes et femmes ne sont que des êtres humains qui gagnent parfois, qui doutent toujours et qui perdent leurs moyens dans ce quotidien douloureux mais tellement indispensable.

Alors certes, Polisse n’est pas exempt de toutes critiques. On pourrait reprocher à Maïwenn de s’immiscer dans son film à travers le rôle inutile de cette photographe. On pourrait aussi lui reprocher d’en faire un tout petit peu trop avec son chéri de Joey Starr (même s’ils sont séparés depuis). Mais ces petits défauts n’entament en rien la qualité de ce troisième film.

Et Maïwenn n’en finit plus de surprendre et d’impressionner. Son Polisse est d’ailleurs reparti du festival de Cannes avec le prix du Jury… Sans contestation possible, vivement la suite…

Publié dans Avis Ciné

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