The Murderer de Na Hong-Jin
Coproduit par les américains de la Fox, The Murderer est un pamphlet anti armes à feu : c’est tellement plus rigolo de s’entretuer à coups de couteaux, de hachettes ou de clés à molette !! Et de l’orgie violemment sanglante et charnelle, il y en a beaucoup dans ce film. Deux ans après le chef d’œuvre The Chaser, le réalisateur coréen Na Hong-Jin nous revient avec un thriller tout beau, tout neuf, plein de dollars et toujours aussi joyeux et marrant (sic).
L’histoire commence simplement : un crève la faim sino-coréen est embauché par un mafieux un peu tordu pour éliminer un homme d’affaire, ancien judoka, à Séoul. C’est l’occasion pour notre personnage principal d’éponger ses dettes et de (peut être) retrouver sa femme qui l’a abandonné. Mais cet assassinat ne va pas se dérouler comme prévu et le jeu de massacre va commencer…
Autant la première partie du film est simple, limite lente, autant la seconde est effrénée et assez complexe (qui veut tuer qui ? pourquoi ?). Les combats à l’arme blanches s’enchainent alors avec des courses poursuites impressionnantes, un peu trop filmées en mode parkinson à mon goût. Le film emprunte aux thrillers de Hong-Kong et à l’esthétique américaine, notamment dans ses séquences de nuit filmée en caméras numériques rappelant l’image du Collatéral de Michael Mann.
Encore une fois, un réalisateur coréen fait dans la dentelle et dresse un portrait sombre et malsain de son pays (et du reste du monde au passage). Après avoir traité de l’impuissance dans The Chaser, Na Hong-Jin nous parle maintenant de l’instinct de survie de l’être humain et de sa résistance à l’adversité. Le plus fort ne sera pas celui qui tuera tous les autres mais celui qui survivra le plus longtemps. Surtout que pendant tout le film, on se demande à quoi rime ce massacre ?
Au final The Murderer est un film sombre, pessimiste, ultra violent, compliqué dans sa narration, des fois un peu too much, mais haletant et prenant. Sans être au niveau de The Chaser, ce nouveau thriller coréen est encore une fois un film réussi…