Une Séparation de Asghar Farhadi

Publié le par arobbase

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Courage !! Je me motive et je file voir LE film qui cartonne en ce moment : après 7 semaines à l’affiche, Une Séparation de l’iranien Asghar Farhadi a dépassé les 600 000 entrées en France. N’étant pas passionné par le cinéma du Moyen-Orient, j’y vais quand même un peu à reculons.

 

Le film s’ouvre sur un plan séquence qui nous pose les raisons de cette séparation. Elle veut quitter le pays pour l’avenir de sa fille, lui doit rester pour s’occuper de son père souffrant de la maladie d’Alzheimer. On comprend vite que ce couple ne va pas si mal et qu’elle tente un coup de bluff pour faire réagir son mari, un brin butté. Les acteurs sont bons, la scène prend, une tension se crée. Elle ne nous lâchera pas pendant les 2 heures du film.

 

Là où l’essentiel du cinéma moyen-oriental nous parle de culture, de religion, de rivalités ethniques, de guerres ou d’oppressions, Asghar Farhadi évoque simplement la vie de ses compatriotes. Et étrangement, on ne s’est jamais sentis aussi proche du peuple iranien. Ce pays présenté comme un pays dictatorial et machiste par nos journaux télévisés, ne semble pas si loin que ça de nous. Les femmes tiennent tête à leurs maris, elles conduisent, elles sont (presque totalement) libres de travailler et d’aller à l’école, les hommes les respectent, la justice essaye de faire son boulot du mieux possible…

 

Mais l'Ours d'Or 2011 prend toute son ampleur en s'attachant à ses personnages, embarqués dans leurs choix, dans leurs réactions, dans leurs mensonges aussi et Farhadi arrive à nous mettre en empathie avec chacun d’entre eux. On a affaire à des êtres humains avec leurs forces et leurs faiblesses, qui font face aux « petits » problèmes de la vie.

 

Monté comme un thriller aux nombreux rebondissements (même dans le générique de fin, on s’attend à quelque chose), Une Séparation ce déleste d’un contexte politique difficile pour nous offrir une histoire simple et paradoxalement universelle. Avec une mise en scène sobre et efficace, des acteurs justes (Ours d’Argent de la Meilleure Actrice et du Meilleur Acteur), Asghar Farhadi nous offre un film captivant qui m’a personnellement réconcilié avec le cinéma iranien.

 

Fiche Allocine - Une Séparation

 

Publié dans Avis Ciné

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